Heta-Uma 2 : exposition collective

Artistes exposé.e.s :
Atsuko Ben­ten, Daisuke Ichi­ba, Imiri Sak­abashira, Jiro Ishikawa, Keiko Machi­da, Kyoichi Tsuzu­ki, Masakat­su Taga­mi, Masayoshi Hanawa, Mimiyo, Saku­rako Ham­aguchi, Yam­agu­ru­mi, et plus …

Pein­tures, dessins, pho­tos, objets, en prove­nance du Japon.

Cura­tion : Atsuko Barouh & Hiroko Sato

Vernissage pub­lic le ven­dre­di 16 jan­vi­er 2026 dès 18h en présence de Atsuko Ben­ten & Yamagurumi

Per­for­mance sonore de Kayu Naka­da le lun­di 26 jan­vi­er 2026

Expo­si­tion jusqu’au 22.2.2026

Entrée libre

HETA-UMA :

Né au Japon il y a plusieurs siè­cles, mais nom­mé seule­ment dans les années 70, le style Heta-Uma s’est con­stru­it en rébel­lion con­tre la per­fec­tion et l’esthétique figée de la cul­ture tra­di­tion­nelle japon­aise.
Au Japon, on dis­tingue générale­ment le High Art (l’art con­tem­po­rain) et l’art pop­u­laire (le man­ga). Mais entre ces deux grand courants s’étend une zone libre : le Low Brow Art, un ter­rain sauvage de créa­tiv­ité under­ground.
Dix ans après l’exposition organ­isée par Pak­i­to Boli­no au MIAM de Sète, Heta-Uma revient en force !
Cette deux­ième édi­tion vous fera décou­vrir de nou­veaux tal­ents et retrou­ver les artistes d’hier dont le tra­vail a puis­sam­ment évolué.

Texte : Atsuko Barouh
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ATSUKO BENTEN

Née à Tokyo dans les années 50, d’un père ama­teur d’art et d’une mère poète et cal­ligraphe, elle a fait des études d’anthropologie à Paris 5. Après avoir exer­cé plusieurs métiers, comme anti­quaire et styl­iste de mode, elle a tra­vail­lé à par­tir de 1988 aux côtés de son parte­naire Pierre Barouh, en gérant la société Édi­tions Sar­avah, qui a pro­duit des artistes comme Brigitte Fontaine, Jacques Higelin et bien d’autres. En 2002, elle ouvre sa pre­mière galerie d’art « L’amusée de Keya­ki » à Tokyo, puis en 2011 un café-théâtre « Sar­avah Tokyo », et en 2013 une deux­ième galerie « Atsuko Barouh » à Tokyo. Ayant organ­isé plus de 200 expo­si­tions d’artistes inter­na­tionaux, elle com­mence en 2015 à se con­sacr­er elle-même à une pra­tique artis­tique.
Au départ, son tra­vail syn­théti­sait la cal­ligra­phie tra­di­tion­nelle chi­no-japon­aise et l’« action paint­ing » de l’expressionnisme abstrait. Aujourd’hui, guidée par une approche plus sociale et con­tem­po­raine, elle tra­vaille prin­ci­pale­ment sur du papi­er jour­nal pour explor­er le monde qui nous entoure, trans­for­mant l’information quo­ti­di­enne en art por­teur de sens et de réflex­ion. Même lorsqu’elle s’éloigne du papi­er jour­nal, son œuvre reste ancrée dans une dimen­sion sociale.

Atsuko Ben­ten

DAISUKE ICHIBA

Né en 1963 dans la pré­fec­ture de Kumamo­to.
Pein­tre et pho­tographe rési­dant à Tokyo. Auto­di­dacte en art, il a été influ­encé par les œuvres d’artistes under­ground tels que Tadanori Yokoo, Kiyoshi Awazu et Sue­hi­ro Maruo, et a com­mencé à créer dans les années 1980.
À l’âge de 8 ans, il perd sa mère et, à 20 ans, alors qu’il est ivre dans une ruelle de Tokyo, des sou­venirs qu’il n’avait jamais com­pris remon­tent soudain à la sur­face et le font fon­dre en larmes. Depuis lors, la « mère » est l’un des thèmes récur­rents de son œuvre. En 1990, il pub­lie « Le bâtard à trente-sept ans », dont le titre fait référence à l’âge de sa mère lorsqu’elle l’a mis au monde. Il pub­lie régulière­ment plusieurs ouvrages sans inter­rup­tion, pour la plu­part sous forme de brochures, tou­jours à compte d’au­teur.
En 1997, sa ren­con­tre avec une jeune employée de supérette au vis­age défor­mé l’a inspiré pour créer un recueil d’il­lus­tra­tions inti­t­ulé « Ezu­mi », dont le motif est une jeune fille qui cache son œil gauche abîmé der­rière un cache-œil. En 2006, il a pub­lié « The Life of Namazuko », l’his­toire d’une jeune chanteuse sans famille à qui il manque un bras. C’est ain­si qu’est né le per­son­nage de la jeune fille blessée, qui lui a per­mis d’établir son style de pein­tre Bijin-ga (por­trait de belles femmes), véri­ta­ble essence de son tra­vail.
Les femmes qu’il peint dans ses Bijin-ga ont tou­jours du sang qui coule quelque part sur leur corps comme dans les Muzan‑e(peintures cru­elles). Une belle jeune fille aux longs cheveux noirs vêtue d’un uni­forme marin, par­fois dénudée, avec un dra­peau japon­ais quelque part dans le tableau. La douleur des jeunes femmes, la tristesse du Japon, des per­son­nages décapités dont les entrailles sont exposées, la fragilité des femmes nues, une belle jeune fille ten­ant un sabre japon­ais et une tête coupée ensanglan­tée. Grotesques mais étrange­ment belles, ces représen­ta­tions de jeunes filles d’un genre que l’on n’a jamais vu aupar­a­vant, mais qui sem­blent exis­ter quelque part, se dis­tinguent par leur expres­sion empreinte de tristesse et d’hu­mour.
À l’in­star du dadaïsme, mou­ve­ment artis­tique né au début du XXe siè­cle dans un monde épuisé par la vio­lence de l’in­dus­tri­al­i­sa­tion et les rav­ages de la guerre, il a bap­tisé ses pro­pres créa­tions « BADAïsme ». Son style unique, qui rap­pelle les orig­ines de la pein­ture japon­aise avec ses dessins aux con­tours tracés à l’en­cre sur papi­er blanc, lui vaut un pub­lic ent­hou­si­aste en France, en Suisse et dans toute l’Eu­rope. Dans cette expo­si­tion, il présente des œuvres réal­isées à par­tir de ses pein­tures orig­i­nales, assem­blées et défor­mées, puis imprimées numérique­ment et plis­sées.
Il résume ain­si sa démarche créa­tive : « Quand je suis indé­cis, je des­sine sans réfléchir. Peu importe le résultat. »

Daisuke Ichi­ba

IMIRI SAKABASHIRA

Imiri Sak­abashira est un auteur de bande dess­inée né en 1964 et élevé à Shizuo­ka, petite ville provin­ciale du Japon. Son pseu­do­nyme est for­mé de « sak­abashira » – lit­térale­ment “un pili­er ren­ver­sé” – et de « imiri », un terme dialec­tal désig­nant une fis­sure ou une craque­lure. Après le lycée, il tra­vaille quelques années comme employé d’entreprise dans sa région natale. La lec­ture de Nejishi­ki de Tsuge Yoshi­haru provoque cepen­dant un choc décisif : il quitte sa vie ordi­naire et se tourne vers la créa­tion. En 1989, il fait ses débuts dans le numéro 300 du mag­a­zine Garo, sous son nom civ­il, Kat­suhi­ro Mochizu­ki, puis pub­lie prin­ci­pale­ment dans Garo et Ax, revues emblé­ma­tiques de la scène alter­na­tive japon­aise.
Ses œuvres se car­ac­térisent par l’absence qua­si totale d’intrigue, de pro­gres­sion nar­ra­tive ou de final­ité iden­ti­fi­able. Elles fonc­tion­nent par asso­ci­a­tions énig­ma­tiques, rup­tures, dérives visuelles où le sens sem­ble se dérober. L’univers qu’il con­stru­it est pro­fondé­ment sin­guli­er : un sur­réal­isme brut, sans souci d’explication, dis­tinct aus­si bien de la mélan­col­ie silen­cieuse de Tsuge que de la struc­ture du man­ga plus con­ven­tion­nel. Bien que peu pro­lifique et longtemps lim­ité à des pub­li­ca­tions con­fi­den­tielles, son tra­vail est admiré par de nom­breux dessi­na­teurs, cinéastes et créa­teurs contemporains.

Imiri Sak­abashira

JIRO ISHIKAWA

Jiro Ishikawa est un dessi­na­teur / man­ga­ka auto­di­dacte né en 1967. Il  a com­mencé à pub­li­er au Japon en 1987 dans le mythique mag­a­zine avant-gardiste GARO. Au début des années 1990, alors sur la voie du suc­cès, de graves prob­lèmes de san­té physique et men­tale l’empêchent de pour­suiv­re son oeu­vre. Devenu presque SDF, il perd alors ses rela­tions édi­to­ri­ales et per­son­nelles.
Ne renonçant pas, il se met à con­fec­tion­ner ses pro­pres pub­li­ca­tions qu’il met en vente à la librairie Taco-ché de Tokyo.
En 2014 il est invité à par­ticiper à l’exposition col­lec­tive d’artistes japon­ais Heta-Uma / Man­garo organ­isée par Le Dernier Cri à Mar­seille et à Sète. Sa car­rière est relancée en France où plusieurs livres ont été pub­liés.
Une expo­si­tion solo de ses oeu­vres a eu lieu à HumuS en 2018.
Il y a quelques années il s’est instal­lé à Nara où il tient un restau­rant de cur­ry avec sa femme.

Jiro Ishikawa

la suite des biogra­phies à suiv­re bientôt…

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